Ce chapitre vise à mettre en évidence l’importance de la Méditerranée antique classique comme socle de référence culturel et politique de nos sociétés contemporaines.
Le monde grec est abordé à travers le prisme d’Athènes au Ve siècle, la cité qui a poussé le plus loin l’expérience d’un régime de démocratie directe, et par le rayonnement inédit qui repose sur sa domination sur la ligue de Délos. Le monde romain est étudié à travers la construction d’un vaste empire territorial qui mène à un brassage culturel et religieux étudié à travers la romanisation et la christianisation.
Comment la démocratie athénienne a-telle mis en place un empire maritime ?
La Grèce depuis le VIIIe siècle av JC, est constituée en petits états indépendants les uns des autres, les cités. Les cités grecques ont des régimes politiques
variés : oligarchies, tyrannies, démocratie. Les cités n’hésitent pas à se faire la guerre pour agrandir leurs territoires.
Au début du Ve siècle, les Perses entrent en conflit avec les cités grecques. Mais ils sont repoussés lors des guerres médiques en particulier suite aux victoires athéniennes de Marathon en -490
et Salamine en -479 av JC.
Après leurs victoires, les athéniens jouissent d’un prestige incomparable en Grèce. De nombreuses cités de la mer Egée forment une alliance et Athènes en prend "naturellement" la direction: c’est la ligue de Délos ( -478) .
Athènes prend ainsi la tête d'un "empire grec" autour de la mer Egée, cette puissance qui repose sur la domination de la mer est appelé Thalassocratie.
Périclès voit le jour vers 495 av. J.-C. à Athènes, au sein d'une illustre famille athénienne. Son père est un fin militaire et sa mère appartient à la famille respectée des Alcméonides. Au cours de sa jeunesse, il acquiert de précieuses connaissances auprès des maîtres Anaxagore et Zénon d'Elée.
Impliqué très jeune dans la politique de la cité, il intègre le parti démocratique et s'oppose au conservateur Cimon, en - 463. Grand stratège et doué d'une remarquable éloquence, il occupe une place de plus en plus importante au coeur des affaires athéniennes. Il étend ainsi son influence et renforce la démocratie de la cité en compagnie d'Ephialte. Lorsque ce dernier est assassiné en 461 (av. J-C), Périclès devient le chef du parti démocratique et stratège, magistrature à laquelle il est réélu quinze fois entre 443 et 429.
C'est lors de ses fonctions qu'il met en place un système de rémunération pour une majorité de citoyens : le misthos. Il côtoie les grands intellectuels de l'époque tels qu'Hérodote, Sophocle ou Socrate.
Malgré ses propensions démocratiques, il s'impose catégoriquement dans le gouvernement de la cité, élimine les oppositions et mène une politique impérialiste. Les alliés d'Athènes sont soumis, les rebellions réprimées avec violence et plusieurs conflits éclatent, dont les deux guerres du Péloponnèse contre Sparte. La situation ne l'empêche pas d'entreprendre de grands travaux avec l'aide de Phidias, vers -450. Ainsi, Périclès achève les "Longs Murs" qui relient Athènes au Pirée, et reconstruit l'Acropole où il fait édifier le Parthénon et les Propylées entre 438 et 432. Des dépenses considérables en résultent, et Périclès ne se gêne pas pour prendre dans la caisse de la ligue de Délos (première Confédération athénienne), renforçant alors un peu plus l'emprise athénienne. L'impérialisme de la cité atteint son apogée avec la fondation de colonie (Thourioi) et la création du système des clérouquies dans la Chersonèse de Thrace, en Eubée et en Grèce insulaire. Atteint par la peste, Périclès s'éteint au début de la seconde guerre du Péloponnèse, en 429 avant J.-C., à Athènes.
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Comment assurer la stabilité d’un empire aussi immense composé de populations diverses ?
Octave sort victorieux des guerres civiles après la bataille d’Actium en -31. Il réunit alors le provinces d’Orient et d’Occident et garantit une longue période de paix , la pax romana, grâce à l’armée. Il crée un pouvoir central , le principat, dans lequel il est à la fois imperator (chef militaire détenant l’imperium, le pouvoir) , chef politique mais aussi chef religieux, pontifex. En -27, Octave devient Auguste, le sénat lui reconnaissant une autorité morale et religieuse . Auguste réparti l’administration des provinces . Certaines sont administrées par le Sénat , d’autres par des gouverneurs sous son contrôle direct.
A partir de l’Empire les empereurs vont chercher à protéger le territoire des Barbares, les frontières sont alors fortifiées, c'est le limes . L’empire est composé de provinces, les pérégrins paient des impôts mais Rome assure la paix et la sécurité et leur laisse une large autonomie de gestion. Le commerce se développe dans l’Empire. Les marchandises sont transportées par voies maritimes et fluviales principalement .
Dans les territoires conquis, Rome fonde de nouvelles cités . On y construit des lieux et monuments romains (forum , amphithéâtres etc) et elles sont administrées par des magistrats élus et un sénat. Les populations se romanisent et utilisent la langue latine , adoptant les loisirs et les modes de vie des Romains. Avec l’assimilation des provinciaux , la citoyenneté romaine se répand. Les empereurs l’accordent aux pérégrins les plus méritants dans un premier temps , puis au II e siècle à des cités entières. Enfin, elle est octroyée à tous les hommes libres de l’Empire en 212, par l’édit de Caracalla.
Constantin n'est pas ouvertement un empereur chrétien au cours de son règne (il ne fut baptisé qu'au le jour de sa mort) même s’il a de la sympathie très tôt pour cette religion puisque sa mère, Hélène, était chrétienne. C’est pourquoi il prend la décision d’autoriser la religion chrétienne dès 313 sans pour autant interdire la religion païenne (Edit de Milan) .
Après la mort de Constantin , en 380, l’empereur Théodose fait du christianisme la religion officielle de l’empire puis il interdit tous les cultes païens.. En 395, il décide de séparer l’Empire entre ses deux fils : ainsi naissent l’Empire romain d’orient et l’Empire romain d’occident .
Le début des grandes invasions favorise l’instabilité de l’Empire où se forment des royaumes.. En 476 , le dernier empereur d’occident est renversé par un chef germanique, seul l’Empire d’orient subsiste avec Constantinople pour capitale.
Ce chapitre vise à montrer comment des civilisations entrent en contact, nouent des relations et connaissent des conflits dans un espace marqué par les monothéismes juif, chrétien et musulman.
Dans l’Antiquité, la Méditerranée avait été le berceau de brillantes civilisations qui s’étaient épanouies sur ses rives. Au Moyen-Âge, l’Occident semble d’abord lui tourner le dos et elle cesse d’être une mer commune (Mare nostrum) pour devenir la frontière entre trois espaces, l’Occident latin, l’Empire byzantin et le monde musulman.
Au second millénaire, la chrétienté latine, longtemps sur la défensive, se lance dans l’aventure des croisades et s’implante pendant plusieurs siècles en Orient. Cette expansion, qui est aussi commerciale, s’accompagne d’un temple transfert de savoirs qui permet à l’Occident de réaliser aux XIIe et XIIIe siècles, une véritable « révolution culturelle ».
Au Xe et XIe siècles, dans les royaumes d’Occident (France, Espagne) et dans le Saint Empire, de grands propriétaires de la terre et hommes de guerre, les seigneurs affirment leur pouvoir autours de leurs châteaux en s’appuyant sur d’autre guerriers, les vassaux : c’est la féodalité. Parallèlement, l’Eglise catholique et son chef, le Pape, renforcent l’encadrement religieux de la société.
L’Empire byzantin, héritier de l’Empire romain d’Orient, se réduit progressivement aux régions de culture grecque. Menacé en permanence par les envahisseurs, il est dirigé par le basileus depuis sa capitale Constantinople.
Aux VIIe et VIIIe siècles, les Arabes font la conquête d’un immense territoire à l’Est et au Sud de la Mediterranée, où ils répondent l’Islam. L’Empire arabo-musulman est dirigé par un calife mais dés le Xe siècle, il se morcelle. Malgré les divisions politiques, les Arabes ont donné naissance à une civilisation brillante, marchande et urbaine.
A la fin du XIe siècle, le smashants arabes et byzantins perdent la maîtrise du commerce méditerranéen au profit des cités italiennes comme Gênes, Pise ou Venise. Les échanges s’intensifient et les marchands italiens créent des comptoirs.Ils deviennent intermédiaires dans les relations commerciales entre Orient et Occident et entre les civilisations méditerranéennes.
Dés la fin du VIIIe siècle, la reconquête chrétienne de la péninsule ibérique commence, c’est la Reconquista. A partir du XIe siècle, le pape lance des croisades pour reprendre et conserver Jerusalem. Ces expéditions guerrières bouleversent les équilibres géopolitiques et poussent les autorités musulmanes à réactiver l’obligation du Djihad.
Les opérations militaires n’empêchent pas la circulation des idées et l’intérêt des chrétiens d’Occident pour les savoirs musulmans. Les échanges culturels sont réalisés dans certains espaces de contacts entre les civilisations de la Méditerranée médiévale. Il s’agit essentiellement de transferts qui s’opèrent de l’Orient vers l’Occident. En Sicile ou en Andalousie on assiste à des phénomènes de syncrétisme culturel.